Song of Saya
Huit ans après la sortie de Saya no Uta, le visual novel fut adapté non pas en manga mais en comics ! L’histoire s’étale sur 3 tomes et reprend les bases du scénario japonais, à savoir qu’après un accident de voiture, le héros perçoit le monde de manière altérée. Vivant l’enfer sur terre, il ne peut tenir le coup que grâce à Saya, la seule fille qu’il voit normalement et qui prend soin de lui. Cependant, au fil de son déroulement, le comics va présenter de nombreuses différences avec le jeu, nous allons nous attarder sur ses disparités, alors attention… spoiler !
Pour commencer, les personnages - aux noms américanisés - sont tous adultes. Fuminori est ici remplacé par Joshua, un médecin réputé et Saya demeure Saya mais n’a plus rien d’une enfant (ce qui honnêtement n’est pas plus mal). Si ces détails ne changent pas grand-chose, les autres changements sont en revanche plus radicaux. Après avoir lu quelques pages, on se rend compte que Joshua voit le monde altéré seulement de temps en temps. Ainsi, contrairement à Fuminori, il n’est pas tout à fait isolé de la société puisqu’il peut toujours entretenir des relations avec ses amis lorsqu’il n’est pas dans ces phases délirantes. Ce changement est un point crucial qui change totalement la personnalité du héros… et surtout le reste du scénario.
Rapidement, on se rendra compte que le monde corrompu qu’il entraperçoit de temps en temps est un monde parallèle qui existe bel et bien. D’ailleurs, plusieurs médecins sont au courant de son existence et assez vite on comprendra que les visions de Joshua ont été provoquées, lors de son opération post-accident, par des médecins enclins à se servir de lui pour en apprendre plus sur cet univers.
Bref, l’histoire n’est pas mauvaise, on se croirait dans un épisode lambda de X-Files, mais franchement elle est loin de la puissance scénaristique que pouvait dégager son homologue japonais. Tout le côté malsain est également éclipsé : les scènes de sexes, de cannibalismes et de viols sont jetées aux oubliettes. Je n’ai rien contre une œuvre édulcorée mais il est évident que les fans de la première heure n’y trouveront pas leur compte. De plus, développer une telle trame sur seulement 3 volumes est une erreur car il est impossible au lecteur de s’attacher vraiment aux personnages et d’avoir de l’empathie pour eux.
Au final, ce produit dérivé n’est pas désagréable à la lecture, mais il ne vaut pas particulièrement le coup non plus. Aussitôt lu, aussitôt oublié… malgré le fait que les planches soient plutôt belles et bien dessinées.
Description du comics par Kyoledemon
Aucune image dans la galerie