Saya no Uta
Waw… euh… bon… par où commencer… ? Et bien… comme ce jeu est vraiment différent de tout ce qui existe dans le monde du jeu vidéo… alors soyons originaux… et commençons par la conclusion. Saya no Uta est une œuvre bouleversante, belle, malsaine, touchante, horrible, triste et terriblement dérangeante. Rares sont les jeux qui procurent autant d’émotions contraires, rares sont les jeux que l'on déteste avoir adoré… rares sont les jeux comme Saya No Uta…
Cette expérience hors norme se présente sous la forme d’un visual novel à choix multiples. Le scénario se déroulera donc à travers de très nombreuses lignes de textes, elles-mêmes sublimées par les voix des personnages, de multiples musiques et des visuels d'illustrations. Durant votre lecture, vous aurez l’occasion, par deux fois, de prendre des décisions qui auront des répercussions sur l’histoire. Au total, 3 fins sont disponibles et chacune d’entre elles révèle des éléments clefs du scénario. Pour tout comprendre il est donc conseillé de les lire toutes les trois, alors pensez à sauvegarder lorsque ces dilemmes s’offriront à vous !
Le jeu vous raconte l’histoire d’un jeune étudiant en médecine, Fuminori Sakisaka, qui, depuis son accident de voiture, ne voit plus du tout le monde tel qu’il est réellement. Le choc post-taumatique a en effet modifié la perception de tous ses sens. Ainsi, quand il observe les lieux de son quotidien, les murs, les sols, les plafonds et tous les objets semblent être recouverts de matières organiques rouge sang, visqueuses et horribles. Les gens qui l’entourent ont l’apparence de monstres répugnants et leurs voix déformées sont réellement terrifiantes. Les odeurs traditionnelles lui paraissent nauséabondes, le gout des aliments est à vomir… bref, Fuminori à l’impression de vivre l’enfer sur terre. Pourtant, autour de lui, le monde n’a pas changé.
Alors qu’il s’éloigne de plus en plus de ses amis et des gens de manière générale, il va faire la connaissance de Saya. Saya est une petite fille orpheline depuis que son père a disparu mais c’est surtout la seule personne que Fuminori ne perçoit pas comme un monstre. Il la recueille donc chez lui et lui promet de l’aider à chercher son géniteur. Rapidement, une romance va naître entre ces deux jeunes gens, une romance qui défie évidemment la morale… et cette histoire d’amour va être le début d’une longue descente aux enfers pour le jeune couple et surtout pour l’entourage de Fuminori qui ignore tout de son mal-être…
Je n’en dévoilerai pas plus sur le scénario, sachez simplement que cette histoire a clairement été écrite par un esprit malade. Aucun sujet dérangeant n’est épargné : pédophilie, acte sexuel explicitement hard, meurtre, folie… et je peux vous dire que si vous vous lancez dans l’aventure, vous n’en ressortirez pas indemne. Tous ces thèmes sont, non seulement décrits à travers de nombreuses lignes de textes, mais en plus imagés par de nombreux visuels. Les scènes gores et Hentai sont très nombreuses, trop nombreuses en fait. Le scénario perd un peu son impact en voulant trop en montrer alors qu’il aurait été plus marquant et plus accessible s’il avait su, parfois, être un peu plus subtil.
Pourquoi montrer à tout prix les actes sexuels entre Fuminori et Saya ? Pourquoi ne pas simplement les suggérer… ? Pour choquer, évidemment… et c’est clair que ça fonctionne… mais à quel prix !
Je ne suis pas partisan des jeux ou des films qui veulent choquer pour choquer, mais Saya no Uta ne fait pas parti de cette catégorie. Le scénario est très bien construit, à tel point que j’ai été ému et touché par chacune des trois fins. Malgré sa perversion immorale, ce jeu raconte une vraie histoire d'amour.
Le déroulement de cette histoire est aussi magnifié par ses musiques. Elles contribuent à rendre le jeu sacrément malsain et énigmatique. Je n’ai pas du tout apprécié les morceaux qui utilisent la guitare électrique, elles dénotent avec l’univers du visual novel… et pourtant… elles installent une atmosphère véritablement dérangeante (je vous avais dit que cette œuvre provoquait des émotions contraires !), en revanche, les musiques plus posées sont tout bonnement excellentes. D’ailleurs, pendant que j’écris ce texte, je me passe en boucle "Song of Saya" et "Sin", je les trouve belles et touchantes…
Chers lecteurs, si vous pensez avoir les épaules pour encaisser cette œuvre, je ne peux que vous la recommander, mais ayez bien à l’esprit qu’il y a un avant et un après Saya no Uta. En revanche, si vous êtes trop sensibles à l’immoralité, alors passez vraiment votre chemin…
Description du jeu par Kyoledemon
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